Veuf, Lionel — un conducteur de RER sur une ligne de banlieue au nord de Paris —, a élevé seul sa fille Joséphine dans une cité de banlieue du nord de Paris. Des liens exclusifs se sont ainsi établis entre le père et sa fille. Joséphine a maintenant grandi et est devenue une jeune femme. Noé, un jeune homme vivant lui aussi seul depuis la mort de ses parents, semble traîner une vie un peu désabusée, faite de missions à l’étranger et de retours dans cet immeuble où sa seule raison de rester est son voisinage avec Joséphine. Lionel réalise qu’il est nécessaire que sa fille s’éloigne de lui pour prendre sa liberté et vivre sa propre vie. Cette séparation est un passage difficile pour tous les deux après avoir été si proches.
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Claire Denis
Née en 1946, la réalisatrice Claire Denis a une trentaine de films à son actif et collabore régulièrement avec des écrivains, dont Marie NDiaye et Christine Angot. A ses débuts, elle a été l’assistante de Jacques Rivette, de Wim Wenders ou de Jim Jarmusch, avant de réaliser son premier film, Chocolat, en 1988, une évocation de son enfance au crépuscule de l’Afrique coloniale. Elle est alors l’une des rares femmes réalisatrices en France.
En 2022, deux de ses films, Avec amour et acharnement et Des étoiles à midi, ont remporté respectivement l’Ours d’argent à Berlin et le Grand Prix du Festival de Cannes.
Qui a le droit de faire trace ?
« C’est le film que je consulte le plus, à chaque nouveau projet. Il me nettoie le regard, me rappelle pourquoi j’ai envie de faire du cinéma. Il me permet de faire mes gammes ! Ces images des abords du RER B filmées avec une caméra 35 mm, ont la beauté des images des films de John Ford ! Claire Denis offre le cinéma à mon territoire d’enfance, le sublime par le cinéma. La première fois que j’ai vu ce film, j’ai compris deux choses fondamentales : il m’a fait revoir littéralement le lieu où j’habitais, mais aussi il affirmait avec force et tranquillité que le corps noir pouvait porter l’universel. Ça pourrait être un détail malheureusement je crois bien que ça ne l’est toujours pas. Parce que ce film existe, la question de la représentation du corps noir peut être, dans mes propres films, dépassée. Je m’en pose d’autres : faire trace, apprendre à aimer, devenir mère… et ambitionne de faire des films tout aussi universels en filmant des corps noirs… Cette certitude, ici pour la première fois acquiset, a fondé mon cinéma à venir. » A.D.
Texte tiré de la brochure-programme de l’événement Alice Diop, autour de Nous, au Centre Pompidou, en février 2022.